Pseudo : Hellpriest
Niveau estimé : Débutant
Nombre d'année d'écritures (sans compter la scolarité) : trois ou quatre ans... plutôt trois.
Genre écrit : Fantasy
Texte test : Que tous les individus identifiés comme créatures des Deux soient tués sans pitié. Qu’ils soient éviscérés, puis pendu au dessus d’un cours d’eau, où leurs entrailles seront mangées par des porcs. Ainsi doit être le sort de toute créature des Deux. Que tous les hommes disponibles partent sans tarder à Ultirya pour participer à la chasse aux pantins du Duo. Des garnisons d’hommes seront envoyées régulièrement pour assurer la sécurité des villages.
Décret n°56 sur la chasse aux créatures du Duo,
Praetor Fabrizio,
En charge de la chasse aux hérétiques et aux démons.
La délicate jeune fille à la peau aussi pâle que la lune elle-même courait, des hommes à ses trousses. Les branches de l’immense forêt qu’était ce continent lui griffait les bras, les cuisses, lacérant sa robe aussi vaporeuse que ses fins cheveux blonds. La jeune fille haletait et n’en pouvait plus, mais elle ne devait pas s’arrêter. Ne pouvait pas s’arrêter. Ceux derrière elle la traiteraient de sorcière et de pantin des Deux, puis lui feraient subir le sort qu’on réservait aux créatures de sexe féminin. Viol, lapidation, éviscération et pendaison au dessus d’un cours d’eau. Depuis l’affectation du praetor Fabrizio, les femmes soupçonnées d’être créatures du Duo étaient toujours plus malmenées que les hommes.
Soudain, son pied se prit violemment dans une racine et sa tête heurta le sol. La jeune fille –à peine une femme. Elle n’avait saigné que 3 fois- gémit quand elle entendit les rires gras des hommes.
Son fin visage, souillé de terre et de sang, fut humide à cause des larmes qui coulaient sur ses joues encore rondes. Elle fut plaquée contre le sol, et sa robe fut arrachée sans ménagement. Si elle ne se débattait pas, elle serait tuée. Par contre, si elle le faisait, il lui suffirait de recommencer une nouvelle vie… En disant qu’elle était survivante d’un massacre de village. On lui lancerait des regards méfiants au début, mais on l’oublierait vite. Ce genre de personnes était commun, avec tous les villages attaqués.
Cette fois, elle gémit, mais parce que de la glace brûlante avait remplacé son sang dans ses veines. Son corps se tendit comme un arc quand ses os, devenus lave en fusion, se ployèrent pour revenir à leur état initial.
Les mains sales qui l’avaient touchées se retirèrent d’elles mêmes, quand de sa gorge monta non plus un râle humain, mais le grognement menaçant d’un loup. Et d’un énorme.
L’agonie ne dura pas très longtemps, mais le peu de temps que prit la transformation fit se ressaisir les hommes. Ils avaient devant eux un Lycan, une des créatures du Duo. Bien que de nombreuses fables murmurent que les Lycans étaient là avant la naissance des hommes, ce n’en étaient pas moins des pantins des Deux. Ils tirèrent leurs épées, prêts à affronter l’abomination devant eux.
Là où se tenait l’appétissante jeune fille couchée à terre, il y avait à présent un loup blanc énorme aux yeux rouges, se tenant sur deux pattes et dont le grognement ne laissait rien présager de bon.
Que les Dieux la maudissent ! Que ces humains sentaient bons ! La prévision du festin qui l’attendait la fit saliver. Elle sentait les cœurs de ses pathétiques humains battre. La louve huma l’air, se lécha les babines. Elle pouvait presque sentir le goût de leur sang et de leur chair dans sa gueule. Elle s’imagina en train de boire leur sang, vin au goût nul autre pareil, liquide ô combien délicieux, puis de dévorer leurs entrailles, met succulent, plus fin que n’importe lequel des plats que l’on servait aux rois et reines d’autrefois.
Les humains durent sentir le danger qui émanait de la Lycan. Ils s’enfuirent, tout courage évanoui. L’appel de la chasse chanta aux oreilles de la louve. Elle courut sur leurs talons, se repaissant de leur peur. Elle se jeta sur l’une de ses proies la plus proche. Un horrible bruit de chair arrachée parvint aux faibles oreilles des hommes restants. L’un deux fit même dans son pantalon, ce qui ajouta de la répugnance au dégoût que la louve ressentait pour ses proies. Elle finit de déchiqueter le corps de l’homme, puis passa au suivant.
Elle se délectait de la terreur pure et animale que les chassés ressentaient. Elle ne faisait que les goûters. Si leur sang lui plaisait, elle s’arrêtait et dévorait les tendres organes de sa victime. Sinon, elle le laissait pourrir, à la merci des autres petits prédateurs.
Il ne lui resta bientôt plus qu’un homme à sa merci, celui qui avait mouillé son pantalon. La salive lui dégoulinait de la gueule et gouttait sur le violeur. Au moment où les crocs affamés de vengeance de la Lycan s’abattaient sur lui, la louve arrêta brusquement son geste. Elle plaça une patte griffue sur le torse de l’homme apeuré, et leva les oreilles.
Elle avait capté quelque chose. Une chose énorme, menaçante. Un danger immédiat qui la forçait presque à fuir. Un fléau ancien. La louve ne savait pas ce qui se passait.
Puis soudain, le déferlement de puissance. La Lycan gémit, ses oreilles se rabattant sur son crâne velu. Puis elle comprit. Elle hurla alors sa joie à tous. Elle douta un instant, puis ses incertitudes furent balayées. Les anciens lui en avaient parlé. Sa reine.
La louve hurla encore une fois. Sa reine était revenue.
Elle ne la connaissait pas personnellement, mais elle lui était loyale dès le début. De toute manière, les anciens l’avaient dit : « Un jour, la reine sera enfin libre. Nous la servirons avec fidélité, comme nos ancêtres avant nous »
Puis elle entendit l’Appel. La Lycan se dirigea alors vers l’est, vers ce qui avait été Tatsukyia, quittant l’ancienne Tavenn.
La reine des Démons était revenue.
Mar 27 Jan - 19:58
