Origami
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Origami

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 +Eridan+ / Tome 1

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Livandil d'Eleissen
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Livandil d'Eleissen


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MessageSujet: +Eridan+ / Tome 1   +Eridan+ / Tome 1 Icon_minitimeSam 13 Sep - 22:37

La plupart d'entre vous le connaissent déjà mais je remets le texte de mon roman.
Tous les avis/critiques/remarques/conseils/suggestions/corrections/et-autres sont évidemment les bienvenus!

Voici déjà le prologue:

Prologue

L’homme arpentait nerveusement son bureau, les larges pans de son habit noir voletant derrière lui tels une ombre sinistre. De toute évidence, il attendait quelqu’un et son retard le contrariait fort. Il s’arrêta un instant, jeta un regard furieux à la lourde pendule décorée posée sur le linteau de la cheminée, et reprit sa marche. Son informateur avait intérêt à lui apporter de bonnes nouvelles s’il souhaitait quitter ce bureau en vie et entier.
Ce qui n’était pas donné à tout le monde.
L’homme avait cessé de compter les punitions infligées lorsque qu’il jugeait ne pas être obéi assez vite. Un coup d’œil sur l’horloge lui fit savoir que cinq autres minutes s’étaient écoulées. Trop énervé pour trouver de quoi s’occuper, il se perdit dans les détails des sculptures qui ornaient la pendule. Elles représentaient des démons affreux, aux corps tordus et aux gueules hérissées de dents. Certains étaient si horribles, présentaient de telles déformations que le regard s’en détournait instinctivement, sans pour autant obtenir un spectacle plus agréable.
Le bureau, circulaire, se trouvait au sommet d’une énorme tour sise au centre d’une forteresse de pierre grise. Le brouillard tombant avec la nuit ne permettait guère de se faire une idée précise du paysage alentour mais il devait s’agir d’une plaine aride et désolée, qui dégageait une atmosphère sinistre. La pièce elle-même n’était guère accueillante. Elle était meublée d’un large bureau de bois noir semblable à de l’ébène sur lequel reposaient quelques plumes, des bouteilles d’encre et un certain nombre de rouleaux de parchemin. Dans la cheminée, située dans le coin opposé, brûlait un feu de flammes claires. C’était le seul élément de l’ameublement capable d’apporter un quelconque réconfort à un visiteur mais, pour cela, il aurait fallu qu’il dégage de la chaleur.
Le reste du mobilier consistait en deux fauteuils de cuir, des étagères qui regorgeaient de livres et des tentures pourpres qui dissimulaient les murs. Tous étaient dans un état plus ou moins avancé d’usure, certains tombant véritablement en poussière. Autre détail surprenant, une grande partie des volumes était cadenassée et un halo de lumière verte entourait les bibliothèques, destiné à empêcher tout intrus de s’emparer des précieux recueils.
La pièce était faite pour intimider et les ombres fantasmagoriques que dessinaient les flammes sur les tentures renforçaient cette impression.
A cet instant, on frappa à la porte. Ce fut davantage des grattements que de véritables coups, comme si le visiteur espérait ne pas se faire entendre.
-Entrez ! s’écria l’homme vêtu de noir d’une voix excédée.
Il reprit place derrière son bureau, dissimulant l’agitation qui s’était emparée de lui. Il allait peut-être enfin savoir...
Le battant s’ouvrit silencieusement et un petit homme surprenant entra dans la pièce. Il était rond de la tête au pied, comme une boule : boule de la tête, boule du ventre, boule des jambes. Vêtu d’un costume sombre, il avait des cheveux d’un blond filasse qui lui retombaient sur les épaules.
-Ah, Ciaran ! fit l’homme. Tu es en retard. J’espère pour toi que tu as des nouvelles suffisamment importantes pour te faire pardonner cet écart.
La voix était froide, sèche, sans appel. Ciaran déglutit. Il adressa une prière mentale à tous les dieux qu’il connaissait, suppliant qu’on lui permette de quitter ce lieu maudit vivant. Il s’humecta les lèvres -une manie que l’homme en noir détestait- et commença, la voix chevrotante :
-Maître, j’ai des nouvelles, en effet, et qui, j’espère, vous plairont...
-Viens-en au fait.
Ciaran comprit la menace sous-jacente et décida de faire dans le concis.
-Je crois l’avoir trouvé.
Il avait bien joué, son Maître n’avait pu cacher un tressaillement. Cependant son ton était parfaitement indifférent, quoique plus incisif, lorsqu’il reprit :
-Tu crois ou tu es sûr ?
Ciaran s’humecta de nouveau les lèvres. Le Maître possédait le don de le faire douter même quand il était absolument confiant. Il détestait cela mais ce n’était pas le moment de faire des réclamations. Il se trouvait déjà en position de disgrâce, il n’était pas nécessaire d’aggraver sa situation. Prenant une profonde inspiration, il déclara :
-Je suis certain. Les scanners sont formels.
-Parfait, fit le Maître, renonçant à dissimuler sa satisfaction. Cela m’aurait ennuyé de perdre mon meilleur Chasseur.
Ciaran tâcha de garder bonne contenance mais un frisson courut le long de sa moelle épinière. La menace n’était pas vaine, il savait que le moindre doute aurait précipité son châtiment, pire que la mort.
-A-t-il connaissance de son...pouvoir ?
Difficile de mettre davantage de mépris dans un seul mot.
-Sans doute mais...
-Très bien. Il n’est pas nécessaire de m’en dire plus. Je le veux ici dans trois jours. Et essaie de ne pas trop l’amocher. J’en aurais besoin.
-Bien Maître, s’inclina le Chasseur.
-Tu peux disposer.
Ciaran s’inclina une seconde fois et quitta la pièce le plus rapidement qu’il l’osa, sans pour autant fuir. Une fois la porte refermée dans son dos, il s’appuya dessus, sortit un mouchoir de sa poche et s’essuya le front. Monter voir son Maître se révélait à chaque fois une épreuve terrifiante, dont il avait du mal à se remettre. Mais, peu à peu, une pensée crût en lui, occulta son esprit, devenant de plus en plus limpide et réjouissante. Je suis en vie.
Etonnant que ces quatre petits mots puissent procurer autant de plaisir.
Ce fut en adressant une prière de louange à son panthéon personnel que Ciaran se mit à descendre les volées de marche qui menaient dans les entrailles de la forteresse.
Dans son bureau, le Maître esquissait un sourire, qui aurait presque pu paraître joyeux à un observateur inattentif. Il le tenait cet enfant, cet enfant qu’il recherchait depuis si longtemps, qui lui permettrait d’assouvir sa vengeance, et, enfin, qui lui ouvrirait les portes de tous les pouvoirs.
Eclatant d’un rire victorieux, il contempla avec ravissement un symbole gravé dans le bois du bureau. Il s’agissait d’un cercle à l’intérieur duquel douze sorciers vêtus de noir se tenaient. Tous avaient les mains tendues et, de celles-ci, jaillissaient des rayons de lumière sombre qui venaient frapper, au centre, une créature majestueuse.
Un dragon.
L’emblème des Chasseurs.

^^
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Adonis
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MessageSujet: Re: +Eridan+ / Tome 1   +Eridan+ / Tome 1 Icon_minitimeDim 14 Sep - 16:30

Ça fait un peu drôle de relire un passage qu'on avait lu avant, mais c'est plutôt bien : ça rappelle des souvenirs. =)

Pas beaucoup de commentaires constructifs à apporter. C'est très bien, mais ça tu le sais^^. Je n'ai remarqué aucune faute, les phrases sont toutes bien tournées... Bref, rien à critiquer en ce qui me concerne !
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Supo
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MessageSujet: Re: +Eridan+ / Tome 1   +Eridan+ / Tome 1 Icon_minitimeDim 14 Sep - 17:25

Très bon texte, j'aime beaucoup!!

Me tarde de lire la suite! ^^
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Isuzu
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MessageSujet: Re: +Eridan+ / Tome 1   +Eridan+ / Tome 1 Icon_minitimeDim 14 Sep - 17:44

J'aime beaucoup, c'est très riche. Le seul problème, en tout cas, pour moi, c'est que je n'ai pas compris tout de suite que Ciaran était le Chasseur. peut-être est-ce moi, mais je pense qu'il faudrait que tu sois un peu plus explicite dessus.
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laurenlunique
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MessageSujet: Re: +Eridan+ / Tome 1   +Eridan+ / Tome 1 Icon_minitimeDim 14 Sep - 19:09

Ce prologue est très bien écrit, mais ... rien du tout ( J'ai plus de critique en réserve ^^" ) .
Vivement la suite !
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MessageSujet: Re: +Eridan+ / Tome 1   +Eridan+ / Tome 1 Icon_minitimeDim 14 Sep - 19:55

Merci ^^
Je suis ravie que ça vous plaise!
Isuzu >> Si je précise dans la description de Ciaran qu'il est un Chasseur, ça ira mieux?

Chapitre I

Mathias se réveilla brutalement, s’arrachant sans plaisir au rêve extraordinaire qu’il était en train de faire. Espérant en retrouver le fil interrompu, il replongea sous sa couette, essayant de se rendormir. Mais ce fut peine perdue, et il finit par renoncer. Ouvrant les yeux, il tourna machinalement la tête vers son réveil dont les aiguilles scintillaient doucement dans la pénombre de la chambre.
Huit heures et quart, indiquaient-elles, impitoyables.
Mathias resta figé un instant, stupéfait, comme s’il ne pouvait en croire ses yeux. Puis il bondit de son lit. « Aïe, aïe, aïe, songea-t-il, tout en cherchant ses vêtements à tâtons. Arriver en retard le jour de la rentrée ! Pas vraiment le meilleur moyen de commencer une année scolaire ! »
Il s’habilla en deux minutes, enfilant en même temps sa veste kaki et les bretelles de son sac à dos, descendit en trombe dans la cuisine où il retrouva sa mère, Anna. Le regard qu’elle jeta vers la pendule et son sourire en coin rendirent le garçon penaud. Le sous-entendu était clair ; d’ailleurs, il se rappelait vaguement l’avoir sentie venir le secouer une demi-heure plus tôt, un quart d’heure après la sonnerie du réveil, d’après ce qu’il lui avait semblé. Répondant à son bonjour par un grognement maussade, il s’empressa d’avaler son petit-déjeuner, bol de chocolat et tartine de confiture puis voulut s’esquiver. Anna le retint par le bras, se jucha sur la pointe des pieds et l’embrassa sur la joue. Mathias se laissa faire puis s’exclama :
-Il faut vraiment que j’y aille. A ce soir, maman !
Anna resta dans la cuisine. Elle entendit la porte d’entrée se refermer en claquant et, une fois certaine que son fils était bien parti, elle abandonna le sourire de façade qu’elle s’était obligée à arborer devant lui.
-Enfin...c’est pour aujourd’hui, murmura-t-elle, se parlant à elle-même tout en fixant les vestiges du petit-déjeuner sur la table de la cuisine.
Elle s’était en effet promis de tout révéler à son fils le jour même, perspective d’autant plus urgente que les symptômes s’étaient déjà déclarés. Mais elle restait anxieuse. Bien que Mathias en sache déjà beaucoup, elle craignait sa réaction. Lui en voudrait-il de lui avoir caché cela pendant tant d’années ? Sans doute. Et cette crainte torturait son cœur de mère.
Mais elle devait la vérité à son fils, quoi qu’il lui en coûte. Ce serait à lui de décider.

Pour l’instant, loin des préoccupations de sa maman, Mathias marchait d’un pas rapide vers le collège, assez proche fort heureusement. A sa grande surprise, il réalisa qu’il était presque enthousiaste à l’idée de reprendre les cours, lui qui était d’habitude si peu assidu. Cependant, durant le mois d’août, il devait se l’avouer, il ne s’était guère amusé. Avec sa mère, il s’était rendu dans le sud-ouest de la France et, après avoir visité les musées et les différentes attractions offertes par la région, il s’était rabattu sur la bibliothèque locale, par bonheur bien fournie.
Il pénétra dans le collège quelques instants après la sonnerie. Les surveillants, sur le point de fermer les portes, le laissèrent passer en souriant. Ils devaient penser que, facilement excusable, il faisait exprès d’arriver en retard. Ce qui était absolument faux...
Du moins pour cette fois.
Le collège lui plaisait, au moins, il ne s’agissait pas d’une bâtisse de béton et de verre comme il en avait si souvent vues. D’allure ancienne, il comportait des arcades de pierre qui encerclaient la cour et conféraient une certaine majesté à l’établissement. Le seul ajout moderne était un ensemble de salles refaites à neuf et appelées pompeusement Laboratoires de Sciences. Le reste des bâtiments avait été réparti par année et il y avait également un gymnase, le dortoir des pensionnaires et la bibliothèque, l’endroit qu’il préférait. Elle n’était pourtant pas aussi garnie que celle de la ville mais il y dénichait toujours des romans passionnants ou des magazines. De plus, elle avait un avantage appréciable en hiver : ses radiateurs comptaient parmi les plus gros du collège.
Sans s’attarder davantage, Mathias se dirigea d’un pas rapide vers le bâtiment des troisièmes, de loin le plus vétuste. Les élèves affirmaient que les salles de classe avaient besoin d’un bon coup de peinture et que les tables dataient, au moins, du siècle dernier. N’y étant encore jamais entré, il n’avait pu vérifier ces assertions. Il s’approcha des panneaux où étaient affichées les listes des classes et les parcourut distraitement, cherchant surtout à repérer ses amis dans la foule des élèves encore en train de chercher leur numéro de salle.
-Eh ! Maaat ! On est là !
Trois adolescents, deux garçons et une fille, se détachèrent d’un groupe qui se trouvait sous le préau et s’élancèrent vers lui, un large sourire aux lèvres.
Blanche, Vianney et Kyo.
Ses amis.
Blanche, surnommée assez curieusement Lil par ses proches, avait le même âge que Mathias, treize ans et demi. Ses longs cheveux tressés étaient châtains et ses yeux, couleur d’ambre. Vive et enjouée, elle aussi aimait beaucoup lire et étonnait souvent ses amis par ses connaissances. Vianney, quant à lui, avait quatorze ans depuis quelques mois. Ses cheveux étaient blonds, coupés assez courts et une mèche lui barrait le front en diagonale. Ses yeux bruns, qui semblaient trop grands pour son visage mince, étaient dissimulés par de fines lunettes rectangulaires et il avait l’air très sérieux. En réalité, il adorait les plaisanteries et ne perdait jamais une occasion d’ironiser. Vêtu d’un long bermuda bleu et d’un polo blanc immaculé, il avait l’allure chic et discrète d’un fils de bonne famille. Il était enfant unique mais ses parents ne s’occupaient guère de lui, perpétuellement en déplacement à cause de leur métier. Kyo était d’origine chinoise. Il avait des yeux noirs et bridés et des cheveux de la même couleur qui encadraient son visage aux traits volontaires. Ses talents de dessinateur lui attiraient de nombreux compliments et ses amis lui demandaient souvent des croquis pour telle ou telle occasion. Contrairement à Vianney, plus classique, il aimait les tenues un peu extravagantes. Abandonné par ses parents alors qu’il était encore un bébé, il vivait dans un foyer de la ville.
Les quatre adolescents s’entendaient à merveille même s’ils ne s’étaient rencontrés que six mois auparavant, un mois après l’arrivée de Mathias en cours d’année.
-C’est super de se revoir, fit Vianney, mais les vacances ont passé beaucoup trop vite !
-Surtout pour Mathias, fit Blanche en souriant d’un air moqueur, tu n’avais pas compris que la rentrée, c’était aujourd’hui Monsieur-je-suis-toujours-en-retard ?
Le garçon rougit jusqu'à la racine des cheveux.
-Oui, bon, je n’ai pas réussi à me réveiller ce matin.
Il jugea néanmoins plus prudent de changer de conversation.
-Dites-moi vite dans quelle classe on est !
-3ème E, on est tous les quatre ensemble.
-Génial !
L’arrivée du professeur principal, M. Kergunnat, ne calma pas leur excitation. Ils entrèrent bruyamment dans la salle de cours -pas si vieille que ça, finalement- et s’installèrent non loin les uns des autres, Mathias et Blanche devant Vianney et Kyo. Au grand déplaisir de Mathias lorsqu’il s’en rendit compte, Ralph Barjas, son ennemi juré, se trouvait dans la même classe. Il y a quelques mois, les deux garçons étaient très liés. Ralph avait en effet été le premier à l’accueillir et le nouveau avait été ravi de s’être trouvé un nouvel ami, sans s’interroger sur la soudaine défiance de ses autres condisciples. Cependant, dès la cinquième, le garçon avait fondé sa propre bande qui était à présent redoutée de tous les élèves, grands et petits. Quand il s’en était aperçu, Mathias avait également compris que si Ralph s’était intéressé à lui, c’était uniquement dans un but calculé.
Et Mathias avait dû choisir : soit il rejoignait la bande, soit il s’en allait.
Profondément dégoûté par l’attitude de Ralph, il était parti.
Seul lui osait s’opposer à Ralph lorsque celui-ci décidait de s’en prendre à quelqu’un d’autre, sans doute parce qu’il était le seul qui ne le craignait pas. Cette attitude chevaleresque lui attirait parfois des ennuis avec le directeur ou le CPE mais il ne s’en souciait pas trop. L’important était de tenir Ralph éloigné des plus jeunes.
Le professeur fit l’appel :
« Blanche Abend » « Présente »
« Ralph...pardon, Raphaël Barjas » « Ouais »
« Marco Casanova » « Présent »
« Christian d’Ancourt » « Présent »
« Vianney de Valois » « Ici »
...
« Maud Fougeon » « Présente »
« Brieux Guéric » « Oui »
« Frédérique Julien » « Présente »
...
« Gaëlle Kermarec » « Présente »
« Florent Labert » « Présent »
« Mathias Landrac » « Présent »
« Anna Luca » « Oui »
« Flora Négrais » « Oui »
...
« Kyo Sohao » « Oui »
« Marjolaine Vidal » « Présente »
...
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MessageSujet: Re: +Eridan+ / Tome 1   +Eridan+ / Tome 1 Icon_minitimeDim 14 Sep - 19:56

[Pardon du double-post mais le chapitre est trop long pour tenir sur un seul message]

Le professeur acheva l’appel et énonça les habituelles recommandations de début d’année :
-Comme vous le savez, si vous avez pris la peine de consulter vos listes de classes, je suis M. Kergunnat, votre professeur principal et accessoirement, celui d’anglais. Nous aurons l’occasion d’en reparler. Je tiens surtout à vous faire savoir que je suis extrêmement rigoureux question règlement. Il n’est pas question qu’un élève se présente devant moi avec un carnet non signé ou une excuse boiteuse pour justifier une absence. Ceux qui me connaissent savent que je ne plaisante pas. Au fait, interrogea-t-il soudain, y a-t-il des nouveaux parmi vous ?
Un garçon aux cheveux bruns et aux yeux clairs leva la main.
-Moi, monsieur. Je m’appelle Quentin Eneletse.
-Eh bien, je vous souhaite la bienvenue au collège. Les autres, je compte sur vous pour aider Quentin et lui faire visiter le collège.
Plusieurs têtes s’étaient tournées avec surprise vers le garçon et celui-ci ajouta :
-Je voulais dire, nouveau dans cette classe, en troisième. Je crois bien que je suis le seul.
Un éclat de rire secoua les élèves et même un sourire détendit les lèvres de Monsieur Kergunnat.
-Vraiment spirituel, Quentin. J’ose espérer que vous mettrez autant d’enthousiasme à écrire vos rédactions d’anglais qu’à plaisanter.
Cette fois, personne ne se permit la moindre hilarité. Travailler et s’amuser, oui ; le bazar et la paresse, non. Simple et clair pour une bonne ambiance de classe.
Mathias discutait avec Lil lorsqu’il ressentit un violent mal de tête. Cela ne l’étonna pas outre mesure, ces maux s’étaient étalés tout au long de l’été. Ils n’avaient cependant jamais été aussi brutaux. Mathias se demanda ce qu’il pouvait bien avoir cette fois-ci. Trop de télé et pas assez de sommeil ? Impossible, sa mère avait veillé à ce qu’il retrouve un rythme normal une semaine avant la rentrée, en prévision justement de ce genre de problème. Alors quoi ? Agacé, il secoua la tête. Il avait la désagréable impression qu’un hérisson, toutes épines déployées, avait élu domicile sous son crâne et s’y promenait en totale liberté.
Il dodelinait quand Blanche lui donna un coup de coude.
-Eh, Mathy, on te parle.
-Hum ?
-Je vous demandais d’aller chercher les emplois du temps chez les surveillants, répéta le professeur, un brin exaspéré.
-Oui, monsieur.
Le garçon se leva en vacillant légèrement. M. Kergunnat commença, gêné :
-Je devrais peut-être envoyer quelqu’un d’autre...
-Merci mais ce ne sera pas la peine, répondit Mathias, plus sèchement qu’il ne l’aurait voulu.
En sortant, il entendit les ricanements de Ralph. Serrant les dents, il s’acquitta rapidement de sa mission et, en revenant, distribua les emplois du temps, évitant habilement le garçon qui tenta de lui faire un croche-pied.
Mathias parcourut son exemplaire en soupirant. Deux heures de maths suivies d’une heure de physique, il ne fallait pas exagérer. Il entrevoyait déjà la longueur des jeudis à venir.
-Tu as vu les profs qu’on a cette année ? glissa-t-il à Blanche. Qu’est-ce que tu en penses ?
-On n’est pas très gâtés mais bon, avec Vianney et Quentin, il ne devrait pas trop y avoir de problèmes.
-Mmm, ils sont vraiment sympas.
Après un regard à sa montre, M. Kergunnat estima qu’il était temps d’aller chercher leurs livres. Dans un vacarme de chaises repoussées, toute la classe se leva et se rendit à la bibliothèque où les manuels s’entassaient en piles bien ordonnées. Chaque élève choisit les siens en fonction de ses options. Ils auraient ensuite à inscrire leur nom à l’intérieur et à les recouvrir.
La cloche sonna à dix heures et demie et ils se retrouvèrent dans la cour.
-Alors, ces vacances ? attaqua immédiatement Mathias. La Martinique, c’était comment ?
Les parents de Vianney avaient offert à leur fils un mois outre-Atlantique en lui proposant d’emmener ses camarades. Si Blanche et Kyo avaient accepté avec joie, il n’en avait pas été de même pour Mathias. Il ne tenait pas à laisser sa mère seule en cette période de l’année, qui lui rappelait tant de mauvais souvenirs. Et puis, il aurait empêché les trois autres de pratiquer toutes sortes d’activités...
-Extraordinaire ! s’exclama Blanche.
Elle se lança dans un récit enthousiaste des baignades dans les eaux turquoise de la mer des Caraïbes, des plages de sable blanc et des croisières. Marjolaine et Christian se joignirent à eux et se lancèrent à leur tour dans le récit de leurs vacances.
Au bout de quelques instants, pour ne pas donner l’impression qu’il les fuyait, Mathias les quitta et alla lire sur un des bancs de la cour. Il avait pris cette habitude un peu particulière il y a des années, lorsqu’il avait du mal à se faire de nouveaux amis. Quand il avait quitté Ralph et avant de rencontrer Lil, Kyo et Vianney par exemple. Il les avait d’abord regardés de loin, sans vraiment les approcher, de peur d’être mal accueilli. Ils étaient considérés comme la bande la plus « cool » du collège et tout le monde essayait de les intégrer dans son groupe. De plus, ils se méfiaient de lui, ils l’avaient si souvent vu avec Ralph...Cependant, un jour, il était venu en aide à Vianney, ennuyé par la bande de l’adolescent. Les deux garçons s’étaient liés d’amitié et Vianney n’avait pas tardé à lui proposer de les rejoindre. Il avait accepté et ne le regrettait pas, même s’il n’était pas très expansif. Mais il lui arrivait encore d’avoir besoin d’un peu de solitude et surtout de rêverie.
-Mat, tu devrais aller à l’infirmerie, fit la voix de Kyo. Tu es tout pâle.
-Je te rappelle que je n’ai pas eu l’occasion de bronzer cet été, vu les trombes qu’il est tombé, rétorqua Mathias en relevant la tête.
Il lui sembla que sa migraine avait légèrement refluée mais peut-être n’avait-il tout simplement pas envie de se rendre à l’infirmerie.
-Tu devrais t’exposer un peu plus souvent, enchérit Vianney qui les avait rejoint et il se laissa tomber à son côté. Sinon, tu finiras par disparaître.
-Ou me transformer en vampire, à force de fuir la lumière !
-Préviens-moi, si tu as soif, que j’ai le temps de mettre un continent ou deux entre nous. Pfffiou ! Quelle chaleur ! Comment fais-tu pour tenir en jeans ? Tu devrais t’habiller plus léger !
Le regard furieux que lui adressa Mathias le dissuada de continuer sur cette voie. Il embraya :
-Que lisais-tu ? C’est bien ?...Attention, voilà Ralph ! ajouta-t-il soudain.
L’adolescent ne s’intéressait cependant pas à eux. D’un geste, il désigna un garçon seul, sans doute un nouveau. La bande l’encercla en un mouvement parfaitement orchestré et il se rendit compte du danger trop tard. Ralph s’approcha, un sourire ironique aux lèvres.
Mathias avait réagi. Malaise et livre oubliés, suivi de Lil, Vianney et Kyo, il avait forcé le cercle et s’était placé devant le garçon qui, vu sa taille, devait être en cinquième.
-Voilà la troupe des rigolos, fit Ralph.
Sa bande éclata de rire et son second, Dorian, un gros garçon mou et stupide, fit un pas en avant pour saisir Kyo.
-Attends, l’interrompit Ralph. Mat, tu devrais pas t’en mêler. Conseil d’ami.
-C’est gentil de me prévenir, Raphaël, répliqua Mathias en souriant. Mais, dis-moi, que comptais-tu faire ?
-Lui apprendre les bonnes manières, si tu vois ce que je veux dire.
Mathias connaissait les subtilités du langage de Ralph pour l’avoir fréquenté et il savait que le chef entendait imposer sa loi. Encerclé par la bande, il ne pouvait risquer une bataille rangée. Il ne lui restait plus qu’un moyen de s’en sortir. Il ironisa.
-Tu as besoin de ta bande entière pour cela ? Quel courage ! Il en faut pour s’en prendre à quelqu’un de deux ans plus jeune que toi, Raphaël !
Il avait insisté sur le prénom. Ralph rugit et leva le poing, Mathias se crispa en position de défense, sans prêter attention au cinquième qui poussait un gémissement de terreur dans son dos. Du coin de l’œil, il vit Blanche lui poser la main sur l’épaule pour le rasséréner.
La situation aurait probablement dégénéré si la cloche n’avait eu la bonne idée de sonner à cet instant. A contrecoeur, Ralph s’écarta, d’autant qu’un surveillant approchait, alerté par l’attitude étrange du groupe. Il eut cependant le temps de lâcher, d’un ton lourd :
-On se retrouvera, toi et moi. Et on réglera ce problème. Définitivement.
La bande se dispersa en un instant et bientôt Mathias et ses amis se retrouvèrent seuls en compagnie du cinquième, un blondinet aux yeux verts.
-Merci beaucoup, dit-il. Je m’appelle Antoine. Et toi ?
-Mathias, répondit celui-ci. Dépêche-toi de rejoindre ta classe, tu vas être en retard.
-Ah, oui. Salut !
Sur un dernier geste de la main, le garçon fila rejoindre ses camarades.
-Eh, Mathias, toujours aussi chevaleresque ? fit Vianney en souriant.
-Quoi ? Je n’allais pas laisser Ralph l’embêter, si ?
-Au fait, il est sympa ce garçon, intervint Kyo. Je parle d’Antoine, évidemment, précisa-t-il avec un haussement d’épaule en voyant le regard de Mathias.
-Oui, fit le garçon songeur. Mais j’ai l’impression de l’avoir déjà vu quelque part. Et il a eu une drôle de réaction quand je lui ai dit mon nom...
-Arrête de te prendre pour Sherlock Holmes, répliqua Vianney. Tes petites cellules grises vont finir par disjoncter !
-Erreur. Je ne me prends pas pour lui, je suis Sherlock Holmes. Démonstration ! ajouta-t-il, l’air faussement sérieux, l’index pointé vers le ciel comme pour souligner ce qu’il allait dire. D’après l’heure qu’il est à ma montre, la vision d’un prof se dirigeant vers un certain poteau et l’empressement de certains à rejoindre le susdit poteau, j’en conclus que nous allons être en retard ! Elémentaire, mon cher Vianney !
-Je te crois Sherlock, coupa Lil. Dépêchons-nous !
Ils s’empressèrent de rejoindre le reste du groupe qui s’apprêtait à rentrer en classe. Au passage, Ralph lança un coup d’œil incendiaire à Mathias, qui se rappela ses dernières paroles. Il savait que Ralph et lui devraient un jour s’affronter réellement et il espérait que ce jour était loin. Non qu’il craigne le garçon mais...Il soupira. En même temps, un détail l’intrigua. Il avait cru percevoir un infime mouvement d’hésitation chez Ralph quand il avait levé le poing. Le garçon l’aurait-il vraiment frappé ? Poussé par sa bande, certainement. Mais seul ? Pouvait-il ne pas être aussi méchant qu’il s’efforçait de le faire croire ?
Mathias abandonna vite le sujet pour se concentrer sur des choses bien plus importantes, à savoir son mal de tête. Suivre le cours lui était de plus en plus difficile et il était impatient que la journée s’achève. A la fin de la leçon, il lui aurait été impossible de dire de quoi le professeur avait parlé et il lui restait encore quatre heures à tenir avant la sortie.
A midi et demie, il se dirigea vers la cantine pour vérifier les horaires de passage, le cerveau embrumé, fiévreux. Il aperçut Blanche venir vers lui, prononcer quelques mots. Il plissa les yeux pour tenter de comprendre, tout devint flou et finit par disparaître sous un voile noir.

^^
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