Pseudo : Siah
Niveau estimé : ...
Nombre d'année d'écritures (sans compter la scolarité) : ... 6 ou 7, peut-être...
Genre écrit : un peu de tout... fantastique mais pas fantasy.
Texte test :Cahier des charges de l'unité de récupération ITA 36 (Intervention de Transfert Angélique 36):
Article I : Le sujet à traiter doit être âgé de 15 à 35 ans au moment de son décès.
Article III : Le décès du sujet ne doit pas avoir entraîné une altération importante de son enveloppe charnelle (ex. : explosion, amputation d'un membre, brûlure, maladie dégénérative...)
Article IV : Par ailleurs, il est demandé à nos agents de ne procéder au transfert que sur des sujets en pleine possession de leurs moyens physiques au moment de leur mort.
Article VII : avant toute chose, le sujet à traiter doit figurer sur les registres du BVPFAA (Bureau de Validation Psychologique des Forces Angéliques Armées) depuis au moins trois ans.
Article VIII : Il est également préférable, sauf dans le cas d'un CRP (Cas de Recrutement Prioritaire) que le sujet satisfasse aux critères physiques de rigueur (se reporter au cahier des charges du Bureau d'Esthétique Angélique).
Chapitre 1 :Loan attrapa un paquet de pâtes et le jeta dans le chariot, s'empêchant par un immense effort de volonté de hurler.
Au bout du rayon, devant la caisse, une gamine hurlait et se traînait par terre, réclamant à sa mère elle ne savait quel bonbon ou jouet. Loan se repassa mentalement la liste des choses qu'elle détestait.
En première position, largement en tête d'ailleurs, il y avait les choses moches. Dans cette catégorie, elle entassait tout ce qui choquait son sens esthétique, accordant une place de choix aux gens et aux lieux négligés, surtout quand les gens et les lieux auraient eu les moyens d'être plus agréables à l'oeil. Le supermarché, donc, n'entrait guère dans ses faveurs.
Talonnant de près les choses moches, il y avaient les choses bruyantes. Boîtes de nuit où les gens se soûlaient de musique, foules à la rumeur ininterrompue, même parfois les oiseaux, quand ils décidaient au retour des beaux jours de chanter tous en choeur. Le son en lui-même n'avait pas vraiment d'incidence, mais le volume avait tôt fait de l'irriter, alors que d'autres trouvaient normal de monter le son de la radio.
Enfin, dernier du top trois, un peu à la traîne, venait la catégorie des gamins mal élevés. Qu'elle était sur le point de passer en première position. Que des parents ne comprennent pas que l'éducation de leur enfant passait par une certaine dose de fermeté la laissait perplexe. Être gentil avec ses enfants, ne pas les battre, les maltraiter, les disputer trop fort, tout à fait d'accord. Tout leur céder, hors de question.
La petite fille continuait sa crise, son visage crispé , bouffi, rouge et luisant de larmes, bave et morve la classaient largement dans la première catégorie, et ses cris inarticulés, tenant plus de l'animal que de l'être humain en devenir, lui assuraient une bonne place dans la seconde. Quand à la troisième... Le seule fois où Loan avait fait pareille crise, son père l'avait soulevée dans les airs par le pull, la laissant gigoter à un mètre du sol, puis l'avait déposée avec fermeté devant la porte du supermarché, et regardée avec froideur jusqu'à ce qu'elle se calme.
Elle se retint encore une fois d'aller coller une gifle à la morveuse (et dans ce cas, ce nom était particulièrement approprié), frissonnant de colère et de frustration. Une main légère se posa sur son épaule.
- Calme-toi, petite soeur.
Chiara. La douce, l'affable Chiara. Cette affreuse petite sainte, au regard toujours si plein de compassion pour les êtres et les choses, la parfaite candidate au couvent si elle avait eu un tant soit peu de ferveur religieuse. Elle la haïssait.
Pourtant, la fille qui lui faisait face était son parfait reflet physique. Les mêmes traits fins, le visage en coeur, les yeux en amandes, d'une couleur lavande pâle. La même bouche aux lèvres charnues. Les mêmes sourcils fins. Loan avait cette ressemblance avec sa soeur jumelle tellement en horreur qu'elle avait toujours, aussi loin qu'elle s'en souvienne, tenté de la gommer, en laissant pousser ses cheveux indomptables, puis en les teignant en noir. Pour que plus personne ne puisse les confondre avec le court fouillis de mèches blondes qu'arborait sa soeur.
Le ton de Chiara était apaisant, sa voix claire, et Loan, malgré elle, se sentit retrouver son calme.
La jeune femme blonde sourit et abandonna l'épaule de sa soeur.
- Il ne nous reste plus qu'à prendre des ampoules neuves et on pourra y aller, fit-elle en commençant à s'éloigner, feignant d'avoir déjà oublié l'incident.
Loan la suivit non sans jeter un dernier regard à la petite fille, dont la mère avait enfin accepté d'acheter un paquet de chewing-gums, avec gadget en plastique en cadeau. Elle pria pour que le couple infernal que formaient ces deux-là, mère et fille aussi crétines l'une que l'autre, aient disparu lors de son propre passage en caisse.
Fixant le dos de sa soeur qui poussait tranquillement le chariot, elle se plongea dans ses pensées pour se couper de l'univers grossier de la grande surface. Comme souvent, ce fut Chiara qui occupa alors tout son esprit.
Elle sentait que sa soeur ne voyait pas tout cela, qu'elle était en permanence heureuse de vivre, de voir et rencontrer des gens, comme si elle en tirait une leçon à chaque pas qu'elle faisait. Elle le savait, parce qu'elle aussi, elle était comme ça. Quand elle n'était plus Loan, elle était Chiara, elle pensait comme Chiara, elle voyait le monde avec les yeux de Chiara. Voilà pourquoi elle la haïssait autant qu'elle l'adorait. Parce qu'elle ne voulait plus être à la fois elle et son reflet. Elle savait sa soeur aussi différente d'elle que le jour de la nuit, et pourtant, pourtant, elle était elle aussi le jour. Depuis presque vingt ans, elles avaient, toutes les deux, été élevées pour que chacune conserve son indépendance. Jamais les mêmes vêtements, toujours deux chambres séparées, toujours différenciées l'une de l'autre par leurs parents et amis. Et toujours si proches, sans le vouloir, ou plutôt contre leur volonté. Elles ne pouvaient pas être séparées. Chacune connaissait les pensées et les sentiments de l'autre sans même avoir à la regarder. Elles étaient comme le jour et la nuit. L'ennui, c'est que chacune pouvait être le jour ou la nuit tour à tour. Et rien n'insupportait plus Loan.
(trop long? ^^
Je ne sais vraiment pas où je pourrais me classer, par contre, je trouve le texte bien trop imparfait pour... voilà, quoi. Même si la partie la moins bien écrite n'est pas là. J'ai du mal à juger mon texte, car beaucoup de choses que je n'y aime pas me sautent aux yeux. ^^;