Juste un Pas

Eh oui, même si je me suis faite évaluée sur 'Cathy Sweet', n'oublions pas mon premier "bébé", Juste un Pas, qui subit la relecture pointilleuse de ma meilleure amie.
Eh bien, voici voilà, un extrait de Juste un Pas. ^^

(Un des passages que j'aime. Je précise que les passages que j'aime se comptent sur les doigts de la main)



Il se souvenait de l’odeur de sa peau. De l’éclat de son rire. Du pétillement de ses yeux. De ses gestes gracieux. Il se souvenait d’elle, de toutes des manies. Du bonheur qu’elle distribuait sans en avoir conscience. Il n’eut plus la force de lutter, et se laissa lentement envahir par ses souvenirs.
Leur rencontre. Un instant qu’il n’oublierait jamais. Elle était assise, buvait un thé, sans se soucier de ce qui l’entourait. Il était installé à une table, un jus d’orange devant lui, un stylo à la main. Il la dévorait des yeux sans qu’elle en ait conscience. Puis, sans réfléchir, sans même s’en rendre compter, il avait croqué son portrait. Ses longs cheveux d’un noir de jais. Ses grands et beaux yeux gris. La jeune fille prenait vie sous ses coups de crayon, et il sentait que son cœur battait un rythme bien trop rapide pour quelqu’un qui se tenait là, sur un siège, à boire un jus de fruit. Mais le temps passait, et elle s’était levée, réglant l’addition. Elle s’était avancée vers la porte, vers lui, et avait, par inadvertance, posé les yeux sur le dessin de Sam. Impressionnée, elle s’était exclamée que jamais de sa vie, elle n’avait vu œuvre si bien réalisée. Il lui avait répondu qu’il dessinait depuis toujours. Elle avait souri, puis était sortie. Souvent, il était revenu dans ce café, espérant l’y revoir. Puis, après y être venu une demie douzaine de fois sans jamais la retrouver, il avait commencé à faire une croix sur l’angélique et inconnue jeune fille. C’était elle qui l’avait retrouvé. Un hasard. Elle devait se faire prendre en photo pour l’envoie d’un CV. Sam venait de trouver un poste d’apprenti photographe. Son patron l’avait envoyé s’occuper de la jeune fille. Surpris de la revoir en ces conditions, c’était elle qui avait fait le premier pas. Elle lui avait donné rendez vous le soir même, devant le café où ils s’étaient rencontrés.
Souvent, ils y étaient revenus, en amis, boire un verre. Puis, par un merveilleux soir de juin, elle avait fait mine de lui ôter une poussière de sur son T-shirt, et avait déposé un léger baiser sur ses lèvres. Le soleil se couchait. Ils étaient assis sur ce banc. Il y avait plein de monde autour d’eux. Il l’avait embrassé.
Puis, c’était des soirées, des nuits, des jours, des semaines, qu’ils avaient passé ensemble.
Et il y avait eu le soir de février. Le jour de la Saint Valentin. Il n’était pas là. Furieuse elle était allée chez sa sœur. Avait bu plus que de raison. Avait pris la route. Et avait rencontré sur son chemin un chêne centenaire. Qui avait marqué la fin de sa vie. Jennifer Darvis avait été rayée de la surface de ce monde.
Et sa vie, à lui, Sam Lebrun, avait été détruite, brisée en mille morceaux. Trop fins pour les recoller. Si le cœur de Sam battait toujours, s’il marchait encore, son âme, elle, était partie en même temps que celle de Jennifer.