Coucou! J'aimerai avoir votre avis sur le début de ma fic. Ce n'est jsute que le prologue et le début du premier chapitre, c'est donc assez court. J'aimerai savoir si il y a trop de descriptions, des mauvaises tournures de phrases etc...
Prologue
Je sais que je ne vous sers à rien, je sais que je ne vous servirai plus jamais. Je sais que vous n’avez plus de quoi manger, surtout pour trois personnes. Comprenez-vous que, malgré ce secret lourd à porter, j’ai des sentiments moi aussi ? Même si je ne les confie pas, j’ai mes sentiments, mes sensations. J’aurai même plus de facilité à discerner les émotions des autres, il paraît. Et mon cœur s’écorche chaque fois un peu plus quand je pense à ce que vous avez fait de moi. Je ne vous étais d’aucune utilité, je n’étais même pas capable de travailler pour subsister aux besoins de la famille. Malgré mon âge avancé, je suis toujours très gauche. Si vous m’aviez aidé, j’y serais arrivée, à glaner les épis de blé, n’est-ce pas ?
Mais non. Le jour où j’ai porté pour la première fois des vêtements, le jour où le sang a coulé entre mes jambes, vous avez jugé bon me vendre à cet homme qui prétendait m’assurer un meilleur avenir que celui qui m’était destiné. Si vous saviez comme cela faisait mal quand il me fouettait pour m’obliger à rester calme. Si vous saviez.
Maintenant, je suis là, poings liés, dans une salle noire. La chaleur étouffante me prend à la gorge et je suis désespérément seule. Que vais-je devenir maintenant ?
1er Chapitre
Deux personnes parlent, à l’abri des regards indiscrets. La plus petite silhouette est mince et est cachée par une longue cape de lin. L’autre est bien plus grande et bien plus massive. La première essaie du mieux qu’elle peut de ne pas dévoiler son visage, alors que l’on peut distinguer parfaitement son interlocuteur, bien peu conscient de devoir masquer son imposante stature. L’homme est brun, comme la plupart des autres égyptiens. Ses traits sont assez grossiers et son allure ressemble à un ours rembrunit. Il porte un simple pagne de cuir.
La discussion est agitée. La transaction a du mal à se faire. La personne voilée refuse plusieurs propositions puis en suggère une.
Les deux se sont mis d’accord et se serrent la main. La fille sera vendue contre deux rouleaux de lin…
« Lèves-toi ! »
Effarée, la jeune fille se réveilla en sursaut quand son geôlier apparut. Sans se faire prier, elle se leva en trébuchant, essuya avec grand-peine sa robe couverte de poussière et suivit l’homme d’une démarche maladroite.
Elle fut éblouie par la lumière du soleil qui se réfléchissait dans les eaux vertes du Nil. Tout autour d’elle se trouvait des champs, des cultures et des palmiers que la crue avait rendus verts. La saison qui suivait la montée des eaux était toujours aussi resplendissante. La jeune égyptienne ne se lassait jamais de ces paysages magnifiques, où tout prenait vie.
L’homme, qui s’impatientait, dut la remettre en route pour arriver à destination. Mieux valait arriver le plus vite possible, histoire d’en finir.
Ils se faufilèrent tous deux dans les rues de Thèbes, le marchand ayant pris soin de détacher les liens de la jeune fille, qui en sautillait de satisfaction. Ils déambulèrent jusqu’à s’arrêter au niveau d’une femme qui, visiblement, les attendait.
Adossée à un mur, elle semblait l’incarnation de la déesse Hathor. Ses traits étaient infiniment doux, malgré les fines rides marquées sur son front, ses beaux yeux bruns remplis de tendresse. Elle portait une perruque de laine et ses yeux étaient bordés de khôl. Elle portait une robe blanche étroite, agrémentée d’un pectoral large de quelques rangées de petites perles.
« C’est elle ? Demanda-t-elle d’une voix étonnamment froide »
L’homme opina de la tête.
« Bien, l’échange a bien eu lieu, votre part vous attend au pied de votre maison. »
Elle se tourna vers la jeune fille qui n’avait encore rien dit et la prit par l’épaule.
« Viens avec moi, toi. »
Elle l’entraîna à travers la foule. Thèbes était une grande ville, aussi la femme, tout en marchant, contempla sa protégée. La jeune fille qui regardait autour d’elle avec émerveillement était magnifique. Ses longs cheveux de jais lui battaient les reins, agrémentés d’une frange épaisse lui couvrant le front. Ses yeux en amande, noirs également, semblaient briller comme de l’onyx.
Elle était mûre de poitrine, avait des courbes généreuses et une peau mate. Les traits de son visage étaient fins et son nez droit. Ses mains longues et délicates. Sa taille dépassant d’une tête celle de la femme qui la tenait par l’épaule.
Les deux femmes marchèrent pendant quelques minutes quand la plus âgée s’arrêta. Devant elle se dressait deux imposants pylônes peints de chatoyantes couleurs. Le palais du Pharaon.
La jeune fille hébétée resta quelques minutes à contempler le magnifique monument. La femme qui l’accompagnait sourit et la poussa tendrement vers l’entrée du palais. Les gardes les laissèrent passer en s’inclinant devant elles.
Le péristyle était somptueux ; décoré de statues, de sphinx et de fontaines. La cour du Pharaon vaquait à ses occupations, ne remarquant pas la belle adolescente émerveillée qui venait de pénétrer l’enceinte du bâtiment.
Iphisis soupira. Malgré sa démarche gauche, cette jeune beauté qu’elle avait acheté au marchand d’esclave serait une superbe danseuse. Elle en était sûre. De son œil expert, elle avait trouvé dans sa cadette beaucoup de grâce et de sensualité.
Un serviteur s’approcha d’elles et les amena devant un bâtiment clair. Dedans, les murs pâles reflétaient la lumière et la fraicheur.
Assise en tailleur, une vieille femme méditait en silence, de l’encens brûlant autour d’elle.
La jeune fille aux yeux noirs se prosterna en imitant la femme qui l’accompagnait, curieuse de voir une femme si…différente.
En effet, la vieille dame avait tout pour être une albinos. Sa peau était très claire et ses cheveux de même. La femme était très maigre, proche du rachitisme. Ses yeux étaient d’un bleu si clair qu’ils en paraissaient blancs.
« Iphisis… Murmura l’étrange femme. Tu es enfin là.
- Oui Tiyi. J’ai aussi ramené la fille
- Un vrai bijou à ce que je vois… »
Ladite Tiyi parlait d’une voix forte et glaciale. Elle se leva et s’avança au devant de l’adolescente. Elle la regarda longtemps et lui demanda d’une voix rêche :
« Comment t’appelles-tu jeune fille ? »
Pas de réponses. La vieille Tiyi reposa sa question, une fois, deux fois, agacée. Toujours rien. La femme gifla violemment l’adolescente, qui se recroquevilla sur elle-même, les larmes aux yeux. Affolée, elle lui tendit avec respect un piètre bracelet qu’elle avait soigneusement détaché de son fin poignet. Tiyi regarda distraitement le bijou avant de le jeter au sol.
« Héria, qu’elle s’appelle… »
La vieille se tourna vers Iphisis, toujours agenouillée et lui dit :
« Non seulement tu m’as ramené une ignorante à qui il faudra tout lui apprendre… Mais en plus elle est muette ! »
Comment décrire la fureur de Tiyi ? Aveuglée par la colère, elle gifla si violemment que ses doigts crochus griffèrent la peau d’Iphisis. Le sang et les larmes perlèrent sur le visage de la femme, qui s’agenouilla devant son aînée en signe de soumission.